dimanche 17 novembre 2019

Ecumes



Ecumes de Ingrid Chabbert & Carole Maurel, Steinkis édition





  Survivre ou se laisser happer par le vide. Flot de désespoir,  vague de tristesse, les larmes tempétueuses ondulent sur sa vie, son corps brisé. Rêve de sang, l'amour comme île dans l'océan d'amertume, d'autolyse qui s'empare d'elle.  Capitaine de la destinée,  le naufrage a submergé le frêle esquif qui flottait dans son ventre.  Rejeté au Styx sans avoir ouvert les yeux.

  Faire semblant de dormir quand les cauchemars vous inondent,  de vivre quand l'absence vous submerge. Faire semblant de rire quand le noir vous ronge, la culpabilité vous coule.  
Aimer, faire le deuil,  mourir, faire l'accueil de la vie. Accepter, renaître quand le seul souvenir se résume à une photographie,  quand la mort s'écrit sur votre ventre.  

  Elles sont deux, chacune avec sa peine, ses désillusions, elles sont deux mais ne sont qu'une pour embarquer sur les vagues de la vie, elles ont "juste envie de voir(le) rire dans (leurs) yeux".  


Elle voulait juste rire
Pour se voir belle
dans ses yeux
Pour se sentir vivre
toutes les deux...

jeudi 14 novembre 2019

Soudain dans la forêt profonde







« depuis notre plus grande enfance, on nous a appris à dénigrer la vérité et à glorifier le mensonge. On nous a appris à nous contenter de ce que nous avons, à condition que les autres en soient privés. Et pis encore, on nous a habitués, depuis notre prime jeunesse, à nourrir des pensées malsaines qui commencent toujours par: « Mais tout le monde... » » (page 96-97)


L’émouvantail

Dans la solitude du soir
Il interroge son épouvantail
Sur le désespoir
Les regards
Des autres
Seul le silence lui répond
Pire qu’un non
Les moqueries
Les railleries
Il en a plus envie
L’homme de paille
L’accompagne, l’accepte
Seuls dans leurs différences
Loin des hommes...

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lundi 30 septembre 2019

Juliette ou le chemin des immortelles

de Tristan Cabral, édition Le Cherche Midi


Rasées
Pour avoir aimé
Un être de cœur
Un soldat du Führer
Tondues
Pour n'avoir su
taire son cœur
en ses années de peur
Des cheveux
Pour un peu
d'amour donné
Humiliées
pour avoir collaboré
à la paix des corps
Rasées
Juste pour avoir aimé...

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lundi 23 septembre 2019

Carnet chinois

de Edmond Baudoin, édition Mosquito



Carnet chinois

Ombres de moi
Théâtre de la vie
Des morts à Paris
Silhouette de tristesse
S'éclaire ma vieillesse
Solitude
Ma Maîtresse
Caresse
Mon cœur
Carnet chinois
Ombres d'émoi
Le pinceau pleure
L'amour se meurt

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mercredi 11 septembre 2019

M.E.P






Qui derrière 
la photo 
Sur ce frigo?

L'arbre qui se démaquille 
Derrière les  lumières 
De la ville 

San Francisco
qui vacille
Sous le chaos

Qui derrière 
Cette pose ?

Une chose
Qui n'existerait 
pas 
Une fiction 
Exposée 
A l'incidence 

Des années 

lundi 9 septembre 2019

D’autres voix

De Driss Chraïbi, édition Soden 130 pages

J’écris les horizons perdus, 
les voix des individus
Qui contemplent la mer, 
pour le juif Werner
J’écris les horizons amers, 
les souffrances des pères 
Qui pleurent les fils perdus, 
le frère tant attendu

Je suis toutes les voix, 
Celles des sans droits 
De tous les endroits, 
celles des assimilés
des êtres égarés, 
ou du vieil épicier

Je suis le vieux Moussa, 
je pleure sur les draps
de mes pauvres enfants, 
dev'nus trop intelligents
pour tous les dirigeants, 
prisonniers corps errants
Je donne un peu d'croyance, 
une once d'espérance

Je suis toutes les voix, 
Celles des sans droits 
De tous les endroits, 
celles des assimilés
des êtres égarés, 
ou du vieil épicier

Je m'appelle Coulibaly, 
je ne suis pas né ici
Je viens avec mes malles, 
en quête d'un idéal 
Celui des cartes postal', 
de la belle capitale
Mes malles bien remplies, 
De vos chouettes utopies 

Je suis toutes les voix
Celles des sans droits 
De tous les endroits
celles des assimilés
des êtres égarés
ou du vieil épicier

Barthélemy, Boudjema
Werner le juif en gravats 
En quête d’identité 
Etres acculturés 
J’écris pour tous ceux-là 
Les différents les parias
Les prisonniers d’la vie 
Les corps démolis 

Je suis toutes les voix, 
Celles des sans droits 
De tous les endroits, 
celles des assimilés
des êtres égarés, 
ou du vieil épicier

Je suis d’autres voix
des colonies d’autrefois
Je suis toutes les voix,
Celles des sans droits
De tous les endroits 
Écoutez moi parfois
Entendez-moi une fois

mercredi 4 septembre 2019

Le premier amour est toujours le dernier

De Tahar Ben Jelloun édition Seuil




Sur la drève 
Premiers émois 
Premiers et moi
Il y avait toi
Dans le frimas 
Attendant là
Sur la drève 
Grammaire de l'éphémère 
Où ils s'aimèrent
Le temps d'un hier
Amours passagères 
Ils espèrent 
Sur la drève 
Leurs ombres diminuent 
Leurs pas se sont tus
Moi et tu
A jamais perdu
Dans les arbres nus
Sur la drève 
Le silence passe
Dans les jours de glace
Un rayon fugace
Au loin s’efface

Dans leurs traces

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mardi 3 septembre 2019

Rêve de béton

Rêve de béton de Danijel Zezelj, éditions Mosquito



Rêve de béton
regard de ciment
coule la liberté
dans tes veines
derrière les tours
explose l'amour
derrière les murs
expose ta vie
Rêve de béton
larmes de gravats
la guerre
te vole
tes jours
derrière les vitres
brisées
tu construis
des images
de paix.



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qui a tué l’enfant qui dansait sur la place
quand les chars sont entrés
entre les maisons blanches
l’enfant des mots si simples et des paroles bleues
l’enfant aux mains infirmes à genoux dans l’église
qui dessinait le Che aux murs de son village
et des cartes de sang sur les camions yankees

moi dit l’enfant je sais qui m’a tué
j’ai couru vers les chars avec tous mes jouets
pour qu’ils ne trouvent pas Juan dans sa cachette
moi dit l’enfant je sais qui a tiré
sur ceux qui entonnaient devant les mitrailleuses
les premières paroles du chant des ouvriers...

 Extrait de Moi, dit l'enfant... in Du pain et des pierres de T. Cabral

dimanche 1 septembre 2019

Djibouti

Djibouti de Pierre Deram, 110 pages édition Buchet-Chastel


Djibouti
le soleil
Craquelle
Mes rêves
Sur ta peau
Usée par les corps
Sans amour
Djibouti
Brûlures
De l'attente
Des nuits
Assoiffées
Des soirs
Cognés
Sans espoir
Djibouti
Nos vies s'enfuient
Dans les puits
Des houris
Dansant
À l'infini
Pour tuer
Nos nuits
Notre jeunesse


Djibouti
Cette nuit
C'est fini

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lundi 26 août 2019

Imaginer la pluie

Imaginer la pluie de Santiago Pajares, édition Actes sud, 293 pages



Et si....

La pluie effaçait tout
Remettant à zéro

Ce qui était faux
Ce qui restait de nous

Pour tracer au crayon gris
Les contours de nos vies

Des rivières
sur nos corps déserts

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mercredi 21 août 2019

Peau laine



Je serais fleur
Et dans ta main
Je m’égrènerais
Pour fleurir 
Dans ton cœur

lundi 19 août 2019

Calypso

Calypso de Benoît Peeters & Anne Baltus, édition Casterman 60 pages



Dans l’eau
Je t’ai cherché
Amour noyé
Calypso

Dans mon solo
Je t’ai composé
Amour inachevé
Calypso

Nos vies mosaïques
S’éclatent
Ruines
De nos cœurs
Dysharmoniques
Amour monodique



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samedi 17 août 2019

Les essuie-glaces


Les essuie-glaces d'Edmond Baudoin, édition Dupuis 55 pages




Sur mes semelles
De rêves
Je glisse
Sans traces
Sur les rives
De la vie
Équilibriste
Triste
J'ondule
Sur le fil
Pêcheur
De rêves


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mercredi 14 août 2019

Alpha: Abidjan-Gare du Nord



La liberté ça se monnaie
Seulement si tu es bien né
Méditerranée miroir
De notre dernier espoir
Nos avenirs de misère
Sur des vaisseaux précaires
En quête de rade
Nos vies bradent

Nos libertés escroquées
Europe sans quais
Qu'en as-tu fait ?
Quand on étouffait
Où étaient tes mandarins
Quand on crevait de faim
Oubliant tes accords
Sur les champs de nos corps

Oublié nos libertés espérées
Contre un bout de papier
Vie fragile
En quête d'asile
Dans des abris de toile
Ou sur un journal
Nos vies
S'enfuient.

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mardi 13 août 2019

Poètes en exil

Poètes en exil, de Carole Hénaff aux éditions Mango







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L'étranger

L'étranger d'Albert Camus




Sur une idée d'Harioutz que je remercie



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